Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/193

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ame a eues lorſqu’elle a commencé d’eſtre jointe à noſtre corps ont dû eſtre que quelquefois le ſang, ou autre ſuc qui entroit dans le cœur, étoit un aliment plus convenable que l’ordinaire pour y entretenir la chaleur, qui eſt le principe de la vie ; ce qui étoit cauſe que l’ame joignoit à ſoy de volonté cet aliment, c’eſt-à-dire l’aimait, & en meſme temps les eſprits coulaient du cerveau vers les muſcles, qui pouvaient preſſer ou agiter les parties d’où il étoit venu vers le cœur, pour faire qu’elles luy en envoyaſſent davantage ; & ces parties étaient l’eſtomac & les inteſtins, dont l’agitation augmente l’appétit, ou bien auſſi le foie & le poumon, que les muſcles du diaphragme peuvent preſſer. C’eſt pourquoy ce meſme mouvement des eſprits a toujours accompagné depuis la paſſion d’amour.

Art. 108.