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L’ÉPOUSE

son attention sur le détail, qu’il a peint isolément et entouré de myosotis, en miniature visible au Musée de Douai, l’œil de Marceline ! Or, on ne peut pas dire, là encore, qu’il est bleu, la nuance assez vague, comme pour mettre tout le monde d’accord, tirant plutôt, néanmoins, sur le brun que sur le bleu foncé.

Il est bien dommage, en vérité, que l’on conteste l’authenticité d’une autre miniature, de Grobon, artiste lyonnais, reproduite par M. Bleton en tête de sa brochure sur les séjours de la famille Valmore à Lyon. Comme on aimerait à penser que cette charmante petite mine, pas encore chiffonnée, ces simples atours d’un théâtre ingénu, sont la mine et les atours de Marceline, du temps où elle chantait les opéras comiques de Grétry et de Dalayrac !

D’un peintre lyonnais encore, Pierre Révoil[1], je possède un portrait inédit sans date et auquel il est difficile d’en assigner une, le ménage Valmore ayant habité Lyon, à plusieurs reprises, de 1821 à 1836. Pierre Révoil y était professeur à l’École des Beaux-Arts. Mais, élève de David, il avait pu connaître Marceline à Paris, auprès de Constant Desbordes… ; si bien que ce profil apprêté de chanteuse plaintive pourrait être contemporain de la première Restauration plutôt que de

  1. Pierre Révoil, né à Lyon en 1776, mort à Paris en 1842. Peintre de genre. Élève de David. Professeur à l’École des Beaux-Arts de Lyon de 1817 à 1823 et de 1823 à 1830. Prit sa retraite en 1831 et séjourna successivement en province et à Paris.