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Page:Descaves - La Vie douloureuse de Marceline Desbordes Valmore.djvu/189

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L’ÉPOUSE

 Ouvrez ! Je ne suis plus suivie
 Que par moi-même et par la vie
 Qui fit chanceler sous son poids
 Mon âme et mon cœur à la fois !
....................
  Ciel ! où m’en irai-je
  Sans pieds pour courir ?
  Ciel ! où frapperai-je
  Sans clefs pour ouvrir ?

Cantiques de Marceline et de Verlaine, comme on vous reconnaît bien à vos accents de romances repenties !…

À l’année 1834, année d’abondance où Mme Valmore avait publié : Les Pleurs, Une raillerie de l’amour, l’Atelier d’un peintre, succédaient deux années de sécheresse passées encore à Lyon, à Lyon, « ville flagellée, ville de pleurs, immense comptoir », où Marceline se consumait.

« Tu n’as pas idée de la misère, ne l’ayant pas vue à Lyon, écrivait-elle au statuaire Bra ; elle est plus maigre et plus noire qu’ailleurs et ne se lave qu’avec du sang. Je vois encore tout rouge… »

Et à Mélanie Waldor : « Bénissez Dieu, vous n’habitez pas Lyon ! »

Les enfants allaient à l’école, tandis que Valmore répétait et qu’elle visitait les insurgés d’avril détenus dans les prisons de Perrache.

La dernière faillite du théâtre avait relégué le ménage dans l’endroit le moins propre en tout temps à lui faire aimer Lyon. Les Valmore demeu-