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LA MÈRE

ter le danger qu’il y avait à envoyer Ondine et sa sœur Inès se reposer à la Vallée aux loups, où Latouche demeurait. Ondine et Inès, de santé fragile toutes les deux, y passaient quelquefois plusieurs jours ; et leur mère allait, avec son fils et la bonne, les chercher.

Au mois de mai 1839, pendant un court séjour que Mme Valmore avait fait à Orléans, chez son amie Caroline, Latouche y était même arrivé, accompagnant Ondine. Mais d’un commerce difficile, il avait aussitôt prétexté une visite à Béranger, qui résidait à Tours, pour fausser compagnie à l’hôtesse et à ses invitées.

Deux mois après, les défiances de la mère étaient éveillées et elle les communiquait avec précaution à son mari, toujours à Lyon.

Crois au cri de ma répulsion et souviens-toi que je n’ai jamais été coupable que de trop d’indulgence envers les mauvais esprits. Ménageons-le seulement par une estime apparente, car ce qu’il veut surtout, c’est d’être honoré ! Mais l’intimité de cet homme ! Mais un service de lui ! Grand Dieu, j’aimerais mieux mendier ! Branchu est innocente comme l’enfant qui naît, et Pauline aussi. Je ne dirai qu’à toi par qui je le connais.

Au mois d’août, elle se décidait à envoyer Ondine auprès de son père, mais elle n’était pas rassurée pour cela et elle écrivait encore :

Renouvelle à Léonie l’instante prière de ne jamais la laisser sortir seule et ne permets pas qu’elle aille au spectacle même avec Mme Paule, excellente femme, mais très