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Page:Descaves - La Vie douloureuse de Marceline Desbordes Valmore.djvu/225

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LA MÈRE

sœur apitoyée le lui promit, en souvenir de leur enfance, de leurs jeux dans la ruelle voisine et dans le cimetière, autour de l’église… Ah ! il n’en fallait pas tant pour attendrir Marceline ! Elle avait toujours eu un faible pour ce frère vagabond, paresseux et intempérant. Il en abusait. Nous savons que sa sœur lui faisait déjà envoyer de légers subsides en 1813, par la petite main de son fils Eugène, alors que Félix était prisonnier en Écosse. Il reprit du service sous la Restauration et fut mis en réforme vers 1820. De cette époque à 1840, il avait erré…, comptant toujours sur Marceline pour le tirer d’embarras. Elle sollicitait tout ensemble pour faire entrer son frère aux Invalides et son mari à la Comédie-Française. Elle ne réussit pas plus d’un côté que de l’autre. Tout ce qu’elle put faire, ce fut d’obtenir de quelques amis la souscription nécessaire pour éditer… un volume de poésies de Félix ! Car lui aussi était poète ! Tout le monde rimait, comme par émulation, autour de Marceline : Valmore, Ondine qui soumettait ses essais à Sainte-Beuve, Félix, et jusqu’au bon Hippolyte !

Je possède un exemplaire (celui d’Hippolyte justement) des Souvenirs et délassements d’un prisonnier, ex-sous-officier de la vieille armée. Saint-Omer, 1835. Le volume est dédié à « Marcelline Desbordes-Valmore, ma sœur. »


Tu as déjà lu, ô ma bonne Marcelline, ces petits éclairs de génie dont tu me glorifiais. Il te sera bien doux, j’en