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Page:Descaves - La Vie douloureuse de Marceline Desbordes Valmore.djvu/52

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MARCELINES DESBORDES-VALMORE

présence. C’est avec son oncle qu’elle cause. C’est l’excitateur et le guide de sa mémoire. Lorsqu’il ne l’aide pas à préciser des souvenirs, il propose les siens, fournit sa quote-part. Elle l’écoute raconter. C’est son ombre qui dicte. Elle a trouvé pour la retenir ce moyen bien simple : la prendre pour collaboratrice. Tant qu’ils parleront du passé, Mme Valmore est sûre que son interlocuteur ne s’en ira pas. Et elle en parle tout le temps.

Réduits aux indications de Sainte-Beuve et de M. Corne, nous n’aurions qu’une idée assez vague de Constant-Marie Desbordes. Ce fut, disent-ils, un bon peintre de portraits, l’ami de Gros, du baron Gérard et de Girodet, ses contemporains.

En réalité, les œuvres de lui exposées au Musée de Douai ont une valeur plus documentaire qu’artistique. Ce sont des portraits, le sien, ceux de son frère Félix, de Marceline, de Valmore, et une grande toile : l’Origine de la vaccine, qui présente en groupe tous les membres de la famille et lui avait été commandée, en 1812, pour orner un ministère. On l’a retrouvée, en 1890, dans les oubliettes du Louvre[1].

Pour obtenir une physionomie plus poussée de cet artiste d’autrefois, il est indispensable de consulter les petits contes flamands de Mme Valmore, les principaux épisodes de l’Atelier d’un

  1. C’est une chance que n’eut pas le Pauvre Pierre, autre peinture destinée à l’hôpital Saint-Louis et probablement offerte par les Valmore, en 1839, à Victor Cousin, pour s’acquitter envers lui. Qu’est-elle devenue ?