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des mouvements musculaires dans un temps relativement court, développe tant de chaleur, tant de produits d’oxydation, que les fonctions physiologiques normales ne suffisent plus pour rétablir l’équilibre de la chaleur du corps. Un mouvement modéré qui n’élève pas la température jusqu’au delà de la normale, n’est pas une cause pathologique ; tous les organes de l’économie conservent une aptitude suffisante pour satisfaire aux exigences qui leur sont imposées par le travail. Un mouvement forcé, au contraire, dont les suites sont insuffisamment balancées par l’organisme, devient la cause d’un état pathologique, de même que l’insuffisance des fonctions respiratoires provoque l’état fébrile qui accompagne la pneumonie.

HISTORIQUE

La fièvre a de bonne heure fixé l’attention des médecins ; et, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, elle a de tout temps été l’objet d’interprétations diverses ; elle a été, pour ainsi dire, le théâtre où se sont combattus avec des chances diverses, l’humorisme, le vitalisme, le naturisme, le brownisme, le physiologisme, etc.

La collection des livres hippocratiques est la première source où nous puissions puiser des notions sur la fièvre. Suivant les médecins de cette époque, la fièvre est une maladie très commune, elle accompagne toutes les autres et particulièrement l’inflammation ; d’après eux, elle consiste dans un excès de chaleur ayant son origine dans le sang, la bile, le flegme et l’atrabile.