Page:Descazeaux - De la fièvre.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 13 —

Erasistrate, dans son traité sur les fièvres, admet que les artères sont remplies par de l’air, les veines par du sang, et que ces deux ordres de vaisseaux se touchent par leur embouchure. Cela étant, la santé subsiste, tant que les choses demeurent dans cet état, mais la maladie commence dès qu’une cause violente pousse le sang des veines dans les artères ; alors, si le sang se heurte centre l’air qui vient du cœur et en gêne le mouvement, c’est la fièvre, si le sang poussé plus loin s’engage dans les artères, c’est l’inflammation.

Galien voit dans la fièvre une maladie générale qu’il sépare des inflammations. L’idée de chaleur combinée avec de vagues notions sur les humeurs, était celle qui avait présidé dès les temps hippocratiques à la considération générale des fièvres, Galien l’adopta, il l’arrangea plus systématiquement, il distingua trois genres de fièvres : La chaleur, cause de la fièvre, est-elle fixée dans le cœur, la fièvre hectique en résulte, est-ce, au contraire, dans les esprits qu’elle s’établit, on obtient la fièvre éphémère ; enfin, quand la putridité engendrée par une chaleur morbide a envahi les humeurs, les fièvres putrides se manifestent. On peut jusqu’à un certain point se faire une idée de la manière d’après laquelle Galien a conçu la théorie des fièvres. Cette théorie, il est facile de le comprendre, n’est que superposée aux faits. Il avait observé une fièvre éphémère, où la placer ? Dans les esprits qui facilement dissipables, ne permettent pas à la fièvre d’avoir une longue durée. Il avait observé des fièvres longues, où les placer ? Dans le cœur, ou dans un autre solide de l’économie, ce