Page:Descazeaux - De la fièvre.djvu/16

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Selle voit dans la fièvre une maladie avec froid, chaleur et un pouls tantôt plus fréquent, tantôt plus lent que dans l’état normal. Une pareille définition est incomplète et ne s’applique qu’au mouvement fébrile.

Cullen, médecin anglais, est le premier qui place l’origine de la fièvre dans le système nerveux. D’après cet auteur, certaines puissances sédatives, diminuant l’énergie du cerveau, produisent la faiblesse dans toutes les fonctions, et particulièrement dans l’action des petits vaisseaux de la surface cependant, par un phénomène inconnu, cette faiblesse devient un stimulant indirect pour le système sanguin ; ce stimulant, à l’aide de l’accès du froid, augmente l’action du cœur et rétablit l’énergie du cerveau et celle des petits vaisseaux.

Pierre Frank, dans son Traité de médecine pratique, considère la fièvre comme une affection de la nature irritée, et réagissant contre un stimulus morbifique avec lésion subséquente de quelques fonctions.

Broussais, le fondateur de la doctrine physiologique, admet que la fièvre n’est jamais que le résultat d’une irritation du cœur primitive ou sympathique. Cette idée générale de la fièvre frappa d’abord par la concision, par la clarté du principe ; on l’adopta entièrement, au moins tant que le physiologiste fut en progrès ou à son apogée. Mais le passager triomphe de cette doctrine a fait sentir ensuite que cette définition de la fièvre n’était réellement applicable qu’à un certain nombre de phénomènes et ne rendait pas raison des autres.

Broussais a le premier combattu, et avec raison, la divi-