Page:Descazeaux - De la fièvre.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 19 —

par opposition aux fièvres symptomatiques qui sont déterminées par des causes bien évidentes.

Aujourd’hui, on est cependant arrivé à cette conviction que les fièvres essentielles n’ont pas leur raison d’être. Sachant que l’état fébrile apparaît à la suite de l’introduction dans le sang de produits qui se forment sous l’influence d’un processus local, ne peut-on pas supposer l’introduction dans le corps de produits analogues venant du dehors  ? Cette hypothèse est d’autant plus digne de foi que des agens pathogéniques, inconnus dans leur nature, les effluves, les miasmes et les virus produisent, lorsqu’ils sont introduits dans l’économie, une modification matérielle dans le sang, modification que l’on ne peut pas définir, que l’on ne voit pas toujours, mais qui devient le point de départ d’un mouvement fébrile.

Je n’insisterai pas davantage sur la non essentialité de la fièvre, j’ai déjà eu l’occasion d’en parler à propos de l’historique, je vais maintenant indiquer d’une manière sommaire, les circonstances les plus favorables au développement de l’état fébrile.

Fièvre due à une inflammation aiguë ou chronique. — La phlegmasie, en s’attaquant tout à la fois au système vasculaire, au sang et à la nutrition des parties, doit troubler fortement toutes les actions vitales, physiques et chimiques, et déterminer primitivement un trouble marqué dans la circulation générale et la calorification. Il faut, pour que cet effet ait lieu, que l’irritation inflammatoire arrive à un certain degré. Certaines phlegmasies chroniques à marche lente et insidieuse, peuvent également s’accompagner de fièvre  ; telles