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Page:Descazeaux - De la fièvre.djvu/35

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En outre, si avant de pratiquer la section du filet cervical du sympathique, on ouvre une veine, le sang est noir et sort en bavant ; après la section, il sort rutilant et quelquefois par jets, parce que les pulsations se continuent des artères jusque dans les veines. Si on galvanise le bout périphérique du nerf sectionné, la température et la pression baissent ; le sang, au lieu de rester rutilant, redevient noir et s’écoule de nouveau en bavant.

Voici comment Cl. Bernard explique les symptômes que je viens d’indiquer. L’accroissement de température n’est pas dû seulement à la vascularisation plus grande des parties, il résulte encore de la suractivité des phénomènes chimico-physiques qui ont lieu dans les tissus. Le sang veineux est rutilant au lieu d’être noir, parce que, en raison, de sa vitesse, il n’a pas eu le temps de subir les modifications qu’il éprouve d’ordinaire au contact des tissus.

Toutes les parties privées de l’action du sympathique ont leurs fonctions troublées. Le tissu cellulaire se congestionne, laisse exsuder en abondance de la lymphe plastique ; la peau acquiert une élévation de température très sensible, elle peut même se recouvrir de sueur. La sensibilité et la tonicité musculaire sont augmentées, il y a rétrécissement de toutes les ouvertures naturelles, des ouvertures palpébrales, pupillaires, nasales, etc. Si on vient à galvaniser le bout périphérique du nerf, tout revient aux conditions normales ; il y a diminution de la chaleur, disparition de l’exsudation plastique, les ouvertures reprennent leurs dimensions. En résumé, on voit que la section du grand sympathique