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gue n’offrait pas d’exemples ou dont elle’offrait que des modèles incomplets. Il est encore un poète qu’il est impossible d’oublier : il n’a fait que des chansons, qu’importe ! il n’y a point de genre secondaire pour un talent du premier ordre. M. Béranger n’a point dénaturé la chanson, comme l’ont dit de prétendus classiques ; il l’a poétisée, et c’est ainsi qu’il mérite littérairement toute la célébrité que lui a faite l’esprit de partie le plus bête de tous les esprits.

Le Français né malin créa le Vaudeville.

Il ne voudra pas anéantir sa création. La chanson enflammait nos aïeux dans leurs combats, elle les servait dans leurs amours, les consolait dans leurs disgrâces, les égayait sous le chaume et même dans les palais… Ce ne seront jamais les amours ni les combats qui nous manqueront ; le frais laurier de la chanson ne peut pas vieillir ni mourir sur la terre de France.

Certes, il existe en ce moment plusieurs autres poètes qui cultivent avec un juste succès les quatre genres que nous venons de citer ; mais ceux d’entre eux qui ont le plus de droit aux hommages seront les premiers à sanctionner les nôtres ;