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Afin que la masse amollie
Roule en plus rapides torrens.

Ce pieux monument que vont, avec mystère,
Édifier nos mains dans le sein de la terre,
Il parlera de nous, des sommets de la tour :
Vainqueur, il franchira les temps, et tour à tour,
Comptera des humains les races disparues ;
On verra dans le temple, à sa voix accourues,
Des familles sans nombre humilier leur front ;
Aux pleurs de l’affligé ses plaintes s’uniront ;
Et ce que les destins, loin de l’âge où nous sommes,
Dans leur cours inégal apporteront aux hommes,
S’en ira retentir contre ses flancs mouvans
Qui le propageront sur les ailes des vents.

Je vois frémir la masse entière,
L’air s’enfle en bulles ; cependant
Des sels de l’alkali mordant,
Laissez se nourrir la matière.