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Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/36

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où poser ses tabernacles ; à l’avance, il désignait les capitaines, et les consuls de son règne ! Il se méfiait de Caton, âme inflexible ! Il adoptait Brutus, le fils de cette Servilia à laquelle il avait donné une perle de quinze millions de notre monnaie, (Antoine amoureux eût hésité) ! Il se fiait à Cassius ! Il ne croyait guère à Pompée ; il méprisait Marc-Antoine ! Il honorait, il admirait Cicéron, il en voulait faire un ornement à sa gloire ; il se plaisait à écouter ce bel esprit qui le dominait à son insu par toutes les grâces de la parole. Il savait bien que quiconque aurait de son côté, sous ses drapeaux, dans cette compétition de l’autorité souveraine, un si grand homme, en pourrait tirer une grande honorabilité personnelle.

À ces causes, il entourait l’orateur romain de ses prévenances, jusqu’à ces fatales ides de mars, où César tomba, sous le poignard de Brutus. Quelle épouvante et quelle terreur à la chute de ce conquérant des Gaules, et de cet envahisseur de Rome ! De quelles acclamations fut suivi l’attentat de