Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/35

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étaient à servir de proie à des sénateurs dont le patrimoine était dévoré, ces villes malheureuses regardaient comme des êtres presque divins les braves gens qui respectaient leurs libertés et leurs fortunes. Elles s’attachèrent de toute leur âme à ce gouverneur, bel esprit, fils des muses et du droit, animé de toutes les aspirations de l’honnêteté, qui leur rendait libéralement une bonne et loyale justice, et, quand ce modèle accompli des proconsuls à l’ancienne marque, revint à Rome, où le rappelaient toutes les affections de sa vie et toutes ses amitiés, ses anciens administrés l’accompagnèrent de leurs vœux, de leurs respects et de leurs louanges. Mais quoi ! en si peu d’instants, Rome avait déjà descendu d’un degré la pente funeste qui la menait à l’esclavage. Elle avait peur de Jules-César, elle se méfiait de Pompée, et César chaque jour, devenait plus superbe. En dépit de toutes les rivalités qui lui faisaient obstacle, on sentait venir inévitablement la suprême domination de ce grand parricide ! Il cherchait déjà la place