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Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/60

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mourant ses manuscrits outre le couvent des dominicains de sa ville natale et l’abbaye de Saint-Bavon : ses trésors les plus précieux restèrent à la librairie de ce monastère.

Bien que l’on n’ait pas conservé le catalogue de cette collection, on peut juger par les auteurs dont le Docteur solennel extrait quelques citations pour ses ouvrages, combien était vaste son érudition et à combien de sources et sacrées et profanes les trésors de sa bibliothèque lui permettaient de puiser. Aristote, Cicéron, saint Augustin, Végèce, Galien, Averroès et Avicenne, saint Jérôme, Platon, Pierre Lombard, Jamblique, Virgile, Josèphe, Origène et d’autres encore sont par lui cités à chaque page, et largement mis à contribution.

Cette donation de la librairie du Docteur solennel était faite à la charge, par les moines, de faire célébrer tous les ans un service anniversaire au bénéfice du donateur, dans l’église de Saint-Sauveur, et à la condition expresse et formelle qu’aucun des manuscrits légués ne sortirait de la librairie conventuelle : malgré ces réserves, quelques années après, le 16 décembre 1321, les bons religieux de Saint-Bavon étaient condamnés à faire célébrer avec pompe le service anniversaire qu’ils oubliaient depuis quelques années, et à rentrer dans l’exécution de la clause capitale du testament qu’ils s’étaient trop empressés