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Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/69

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sies de la langue d’oc, la recherche ardente et les traductions en prose, et surtout en rymes des classiques anciens ; par-delà les Alpes, naissent Dante et Pétrarque, Pétrarque, l’infatigable chercheur, auquel nous allons être forcé de revenir avec quelques détails.

Mais, bien avant ces époques fortunées, nos rois avaient réuni de riches librairies : Charlemagne[1], par les soins éclairés et incessants d’Alcuin, d’Éginhard, de Raban Maur, qui fut depuis archevêque de Mayence, de saint Adalard, abbé de Corbie, et de quelques autres savants, ses vrais pairs, avait formé une bibliothèque nombreuse et bien choisie, qui fut négligée sous le pâle règne de Louis le Débonnaire, mais entourée d’un nouvel éclat pendant celui de Charles le Chauve. Ce dernier, un pauvre roi s’il en fut, avait eu le bonheur de rencontrer un ministre lettré, l’archevêque Hincmar, et un conseiller intime, qui fut à la fois homme d’État et l’ardent promoteur des études littéraires : ce fut Eudes, le savant évèque de Beauvais. Grâce à la

  1. « Rem christianam et simul litterariam, in Germania et Gallia, valde promovit Carolus Magnus. Princeps erat litteratus, adeo ut græce intelligeret, latine loqueretur, et versus non infeliciter pangeret. Artium libeialium, imprimis astronomiæ peritus, mensibus nomina teutonica imposuit… Barbara et antiquissima carmina, quibus res gestæ veterum continebantur, litteris seribi mandavit. Inter cœnanduu historias et antiquorum regunt tes gestas avide audivit. » (Joh. Lomcier. de Bibliothecis.)