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Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/86

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Pendant les premiers siècles qui suivirent sa mort, tant que le paganisme, battu en brèche par une religion nouvelle, reste debout et triomphant, les écrits du grand homme sont conservés en honneur, renommés à l’égal des plus purs monuments littéraires des grands siècles de la Grèce. Le triomphe définitif du christianisme les fait peu à peu négliger ; ils tombent en désuétude avec tous les inestimables trésors des littératures profanes ; cependant quelques savants, la plupart des Pères et plus tard quelques docteurs de l’Église, s’inspirent encore des immortels écrits de l’orateur romain, et jusqu’au neuvième siècle on retrouve facilement, dans le plus grand nombre des écrivains contemporains, les traces nombreuses de son influence littéraire.

Du neuvième au douzième siècle, ils disparaissent presque absolument ; c’est effectivement de cette époque néfaste que l’on peut dater, presque avec certitude, la destruction des plus précieux fragments littéraires de l’antiquité, dont le monde savant déplorera la perte tant que le sentiment du beau existera.

Voyez de quelles expressions se sert Baronius pour caractériser le dixième siècle : En incipit annus Redemptoris nongentesimus, terties indictione notatus, quo et novum inchoatur sæculum, quod sui asperitate ac boni sterlitate fer-