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Page:Deschamps - Essai bibliographique sur M. T. Cicéron, 1863.djvu/87

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reum malique exundanti deformitate plumbeum, atque inopia scriptorum appellari consuevit obscurum. (Ann. ecclesiast. Lucæ, 1744, t. XV, p. 500.)

A partir de la fin du douzième siècle, quelques érudits laïques et religieux s’émeuvent de cette disparition : on recherche les manuscrits profanes, on en retrouve quelques-uns, et le nom de notre Cicéron reparaît de distance en distance dans les inventaires des librairies laïques et monacales.

Mais, à dater du quatorzième siècle, grâce aux efforts intéressants, aux recherches ardentes de quelques nobles érudits, à la tète desquels les noms de Pétrarque d’abord, puis du Pogge et d’Ange Politien, de Niccolo Niccoli, et encore ceux de l’archevêque de Pavie, de l’évêque d’Aleria, viennent naturellement se placer, les admirables écrits de l’orateur romain sont transcrits de tous côtés, et, si nous osons nous servir d’une expression malsonnante en grave matière, reviennent à la mode. La quinzième siècle ne fait qu’ajouter à cette ardeur de transcription. Cicéron est dans les mains de tout le monde ; on commence à le traduire, à le comparer, à le commenter ; la découverte de l’imprimerie survient, et son immortel traité de Officiis est le premier fragment d’un grand classique dont la possession soit assurée à la postérité par la sublime invention de Gutenberg.