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Mais soudain le Héros a fait signe à ses braves ;
Les braves ont volé. Les mers, long-temps esclaves,
Roulent avec orgueil sous nos vaisseaux sacrés.
En vain toute Albion accourt sur ses rivages,
Le démon des ravages
A vu ses bataillons et les a dévorés.

Sous des crêpes jaloux, pourquoi voiler tes charmes,
Déesse ? Calme-toi. CÉSAR, qui voit tes larmes,
A promis ta conquête à ses heureux Français ;
Ne vois-tu pas s’enfuir le léopard horrible
Devant l’aigle terrible
Dont le vol généreux présage les succès ?

Aux braves triomphans la Vierge s’abandonne ;
Notre appareil guerrier la rassure et l’étonne ;
La Paix, sous des drapeaux, brille plus belle encor.
Le soldat empressé l’environne ; il admire
Et son chaste sourire,
Et sa coupe joyeuse et sa couronne d’or.

La Victoire a chanté l’hymne retentissante.
Mais les doux souvenirs de la famille absente
Sur le char triomphal poursuivent le guerrier ;
Son cœur rêve déjà la grotte solitaire,
Le chaume héréditaire
Et les longs entretiens, délices du foyer.