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Page:Deschamps - Marivaux, 1897.djvu/113

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JEUNES FILLES.

est fort éloigné de ses sentiments. Ainsi, les deux amants, sans le vouloir, et en voulant précisément le contraire, s’éloignent l’un de l’autre. Heureusement, la petite sœur arrange tout. Mais, tout en se sacrifiant un peu, elle demeure subtile. Il est impossible qu’une femme à qui l’on répète qu’on l’aime, ne finisse point par aimer. Phénice a pris goût aux paroles de Damis. Elle devient amoureuse par ricochet. Lorsqu’elle songe au mystérieux manège qui remue les cœurs autour d’elle, son premier mouvement est un mouvement de dépit : « Je leur servais donc de prétexte, dit-elle tout bas, oh ! je prétends m’en venger, ils le méritent bien ; mais, puisqu’ils s’aiment, je veux que ma conduite, en les inquiétant, les force de s’accorder ». Lucile la boude, lui fait des reproches. Elle s’en moque. Et finalement elle lui cède Damis, non sans garder peut-être un souvenir indulgent pour l’aimable étourdi avec qui elle a joué la comédie du sentiment. Ainsi finit l’histoire des fausses antipathies ou des Serments indiscrets.

ANGÉLIQUE

Autre histoire : La mère confidente.

Dorante, jeune gentilhomme de bonne race, fort honnête, mais n’ayant que son porte-manteau pour toute fortune, aime Angélique. Or, ce cadet s’était allé promener sous les quinconces d’un parc, où sa rêverie l’avait conduit. La jeune Angélique, fille de Mme Argante, se promenait aussi sous l’ormeau. Elle