d’un siècle, par cette façon généreuse de ne point voir la livrée de celui qu’elle aime, non seulement la poétique Marie de Neubourg, mais encore cette Dernière Aldini que George Sand nous représente abdiquant sa fierté patricienne pour l’amour d’un gondolier.
Il y a, dans le Jeu de l’Amour et du Hasard, un mot qui, selon la remarque de J.-J. Weiss, a une sonorité quasiment romantique. C’est celui-ci : « Savez-vous bien que, si je vous aimais, tout ce qu’il y a de plus grand au monde ne me tenterait pas ».
Mais notre Marivaux, si respectueux de l’amour-propre de ses héroïnes, n’a pas coutume de les réduire à des extrémités qui pourraient sembler scandaleuses. Dans son théâtre, tout s’achève par la régularité. Ici, le prétendu valet Bourguignon jette enfin son masque, et le beau Dorante apparaît d’autant plus amoureux de Silvia, qu’il croit l’avoir aimée sans savoir qu’elle était fille de haute naissance et de fine race. Ainsi, ce Jeu de l’Amour et du Hasard finit par un nouveau « triomphe de l’amour ».
Hortense est une petite provinciale, que l’on vient de fiancer avec Rosimond, jeune Parisien, remarquable par ses belles manières et par ce ton d’impertinence qui était, même sous le ministère du cardinal Fleury, la marque des gens du bel air.