Elles excellent dans les ambassades, et suivent, pour ainsi dire, l’amour à la piste. Elles favorisent éperdument ce vœu de la nature dont Figaro a parlé plus tard avec enthousiasme et dont tout le dix-huitième siècle fut entêté. Elles arrangent des mariages non pas à la façon de ces matrones qui combinent des dots avec des situations, mais au gré du caprice, et selon les lois éternelles du sentiment. Car il y a une philosophie dans ces têtes folles, ébouriffées en coup de vent, et sous ces cornettes toujours prêtes à prendre leur vol fantasque par-dessus les ailes des moulins. Philosophie simple et joyeuse. Philosophie d’honnêtes grisettes. Le premier article de ce credo, c’est que rien ne peut prévaloir contre l’amour, et qu’on ne force point les cœurs. Les privautés du mariage sont tristes, quand les cœurs ne se marient pas. Toutes, elles viennent, le poing sur la hanche, le casaquin décolleté, le nez en l’air, et le verbe haut, révérer leur dieu et confesser leur foi. Bien qu’elles ne fassent point de la Bible leur lecture coutumière, elles ont pris pour devise cette parole de l’apôtre traduite par Rabelais : « Rien à personne ne devez, fors amour et dilection mutuelle ».
C’est Lisette, dans le Jeu de l’Amour et du Hasard : « Vous me voulez, je vous veux, vite un notaire ! » Ou bien : « M’aimez-vous ? non ; ni moi non plus ; vite à cheval ! »
C’est encore Lisette, dans l’École des mères, disant de sa voix de fausset, au jeune et tendre Eraste : « Je crois que vous devez être content du zèle avec lequel je vous sers. Je m’expose à tout, et