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S’allonger et montrer à qui voudra les peindre
Que lorsqu’il s’agit d’or elles savent étreindre !
Car cette soif de l’or est notre mal cuisant,
Et c’est le seul amour qu’on avoue à présent !

Donc, bien qu’en ces beaux jours la féconde industrie
Couvre de ses trésors le sol de la patrie ;
Que chaque citoyen, tout gonflé de ses droits,
À leur juste valeur estime enfin les rois ;
Que des prêtres de Dieu les enfans même rient ;
Bien qu’en ce chaste temps les acteurs se marient ;
Que Charle et les Bourbons en tous lieux soient haïs ;
Que l’on comprenne assez les besoins du pays ;
Que la France, suivant la forme consacrée,
Ait repris ses couleurs et soit régénérée ;
Que la Charte à présent soit une vérité,
Et qu’on l’ait répété jusqu’à satiété ;
Que des républicains aux figures sinistres
Demandent par vertu cris la tête des ministres !…

Pour cet amour de l’or, ardent, universel,
Pour le culte assidu de cet ignoble autel,