§ 199. Bien plus que le nom, le verbe apparaît comme un mot inanalysable.
La composition, peu développée, est limitée à un petit nombre de préverbes, exprimant pour la plupart l’aspect ou l’intensité du procès. Encore ce mode de composition est-il plus développé dans les formes nominales du verbe que dans les formes personnelles.
ɑh- (ath‑) exprime la répétition : ʃi:r- (síor‑), la continuité, souvent avec une nuance péjorative ; bɑrə- (barra‑) et sgœh- (scoith‑) une action superficielle : ɑhənɑsgəmʹ (athnascaim) « je répète », souvent « je parodie » ; ʃi:rχɑinʹtʹ (síorchainnt) « parler sans arrêt » ; bɑrəǥo:mʹ (barradhóghaim) « je brûle superficiellement, je flambe ».
§ 200. Dérivation. On peut former automatiquement un verbe causatif ou inchoatif sur n’importe quel nom (substantif ou adjectif) à l’aide du suffixe ‑i:/‑əgʹ‑/ futur ‑o:‑ : kʹαrt (ceart) « justice, droit », kʹαrti:mʹ (ceartuighim) « je corrige », etc. Ces formations manifestent principalement leur vitalité en empiétant sur les dénominatifs à flexion brève : lʹαhəni:mʹ (leathnuighim), à côté de lʹαhənəmʹ (leathnaim), etc. ; voir §§ 163, 164.
Le suffixe dénominatif, sans signification propre, ‑ɑ:lʹ‑, ‑ɑ:l‑, substantif verbal ‑ɑ:lʹ, gén. ‑ɑ:lə (‑áil, ‑ála), adj. verb. ‑ɑ:ltə, parfois ‑ɑ:lʹtʹə (‑álta, ‑áilte) se développe considérablement dans la langue actuelle. En dehors de son rôle proprement dénominatif il sert à naturaliser tout verbe ou nom d’action emprunté. En face de verbes où le suffixe n’est plus