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CH. I, DESCRIPTION

ailleurs rien qui eût quelque analogie avec cette représentation.

Parmi les divers personnages qui s’avancent vers le dieu, on en voit d’abord un qui semble se purifier en recevant de l’eau sur les mains ; puis un second qui tient une tablette et un style, et se prépare à écrire ; enfin, un troisième portant sur son épaule un sarcophage, celui, sans doute, qui est destiné à renfermer le corps d’Osiris. On peut faire, à l’égard de la première de ces trois figures, un rapprochement qui ne sera pas sans quelque intérêt. On remarque, à l’extérieur de plusieurs temples, des déversoirs comme celui que nous avons décrit au temple de l’ouest : ils sont décorés par un lion qui s’avance hors du mur de la moitié de son corps ; ses pattes sont placées à la manière de celles des sphinx, et entre elles se trouve la rigole située au niveau de la terrasse du temple. Comme de semblables conduits placés de la sorte n’auraient d’autre usage, dans nos climats pluvieux, que de faire écouler l’eau qui tomberait sur la terrasse, et que l’analogie est toujours la première règle du jugement, on est porté naturellement à penser qu’ils étaient aussi en Égypte destinés au même usage ; mais peut-on présumer que, dans un pays où il se passe souvent plusieurs années de suite sans qu’il pleuve une seule fois, ces conduits fussent destinés à l’écoulement de l’eau des pluies ? Si telle était leur destination, pourquoi tous les temples n’en auraient-ils pas été pourvus, et pourquoi n’en verrait-on pas à d’autres édifices qu’aux temples ? Il me paraît bien plus probable que leur objet était de verser l’eau nécessaire aux ablu-