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DE THÈBES. SECTION I.

le serpent[1], qui fait allusion à l’étendue de ses conquêtes et de sa domination ; le sphinx, qui a sans doute rapport à son savoir dans tout ce qui concerne la religion et les dieux. Devant et derrière la tête du héros sont des hiéroglyphes qui peut-être indiquent son nom et le sujet de son triomphe. Au bas du palanquin sont de petites figures[2] vêtues de longues robes, qui portent les armes du triomphateur, son carquois et ses flèches. Le palanquin est décoré, dans sa partie inférieure, de deux petites figures debout, et la partie supérieure est couronnée du cordon et de la corniche égyptienne, surmontée de quatorze ubœus avec des disques sur la tête ; les deux montans se terminent par des fleurs de lotus. Deux prêtres[3], placés l’un au-dessus de l’autre, marchent en avant, en retournant la tête et une partie du corps vers le héros ; ils brûlent des parfums devant lui. En avant du prêtre, qui est sur la rangée inférieure, on voit un personnage[4] chargé d’un porte-feuille attaché

    νίκην, ἢ ἄρεα, ἢ ἀφροδ'την, ἱέρακα ζωγραφοῦσι.

    Deum cum volunt significare, aut sublimitatem, aut humilitatem, aut præstantiam, aut sanguinem, aut victoriam, accipitrem pingunt (Hor. Apoll. hieroglyphicum 6).

  1. Voyez les 59, 60 et 62. hiéroglyples d’Horapollon.
  2. Voyez pl. 11, nos 20, 21 et 22, A., vol. II.
  3. Voyez pl. 11, nos 24 et 33, A., vol. II. On reconnaît que ces personnages sont des prêtres, à leurs têtes rasées. Il faut consulter à ce sujet la savante dissertation de Schmidt, De sacerdotibus et sacrificiis Ægyptiorum, où se trouvent rassemblés tous les témoignages provenant tant des historiens que des monumens, qui tendent à faire connaître les prêtres de l’ancienne Égypte, leurs costumes, leurs fonctions, leurs marques distinctives, et les différentes classes dans lesquelles ils étaient partagés.
  4. Voy. pl. 11, no 34, A., vol. II. C’est un de ces prêtres que S. Clément d’Alexandrie désigne sous le nom de ἱερογραμματεὺς, scribe sacré, et dont il dit : Ἑξῆς δὲ ὁ ἱερογραμματεύς προέρχεται, ἔχων πτερὰ ἐπὶ τῆς κεφαλῆς, βιβλιον τε ἐν χερσὶ καὶ κανονα. (voyez le passage de S. Clément d’Alexandrie, cité à la fin de cette section, no 1).