mêlée nombreuse d’hommes, de chevaux, de chars, qui se précipitent les uns sur les autres, et de morts et de mourans que l’on foule aux pieds.
Plus loin, le même héros[1], monté sur son char, s’est retourné pour décocher encore des flèches sur la mêlée, dont il paraît s’éloigner : ses chevaux sont lancés au grand galop ; ils vont fouler aux pieds des lions percés de traits. Ce tableau donne à croire que le héros égyptien dont la sculpture a consacré les exploits sur tous les murs du palais de Medynet-abou, n’avait pas seulement à soutenir la guerre contre des hommes, dans des lieux où il porta la gloire de ses armes, mais qu’il eut encore à combattre des bêtes farouches. En effet, les deux lions qui sont en avant du char ont été atteints des traits du vainqueur. Le premier est étendu mourant, et près d’être foulé sous les pieds des chevaux : le second, percé de quatre flèches, ne peut échapper à la mort ; il fuit à travers les roseaux. Ce bas-relief, précieux sous le rapport de l’histoire[2], ne l’est pas moins sous le rapport de l’art. On peut remarquer la franchise et la hardiesse du dessin, la variété et la fermeté des attitudes de toutes les figures ; l’expression de la douleur est surtout rendue avec beaucoup de vérité.
Au-dessous des lions, sont des fantassins différemment armés et habillés[3]. Les premiers ont des boucliers terminés carrément par un bout et arrondis de l’autre ; ils portent, en outre, de longues massues. Les seconds ont des casques de forme conique, et chacun d’eux est