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DE THÈBES. SECTION I.

grand poids. Les matériaux sur lesquels il a composé son histoire, ont été puisés, comme il le dit lui-même en plusieurs endroits de son ouvrage, dans les annales des Égyptiens et dans les livres écrits par leurs prêtres. Diodore a été lui-même en Égypte, et a voulu voir de ses propres yeux le pays dont il avait à parler. Ce n’est pas cependant que nous pensions qu’il ait visité les monumens de la haute Égypte ; il nous paraît, au contraire, qu’il n’a vu que l’Égypte inférieure ; mais il aura puisé dans les restes de la bibliothèque d’Alexandrie, échappés au sac de cette ville lors de la guerre de César, la plus grande partie des matériaux nécessaires à la composition de son ouvrage. Les Grecs qui l’avaient précédé, et qui, très-anciennement, avaient vu les lieux dont il a parlé, lui ont été aussi d’un grand secours pour la composition de ses écrits. Ce fait est pleinement justifié par l’identité que nous avons démontrée de l’un des édifices[1] ruinés de Thèbes avec le tombeau d’Osymandyas, décrit par Diodore d’après Hécatée, qui, si l’on en croit Hérodote, avait été à Thèbes et avait eu des relations avec les prêtres de cette ancienne capitale. Nous ne voulons pas toutefois insinuer que tous les faits rapportés par Diodore sont également fondés, et nous ne voulons pas ajouter plus de confiance à ses récites qu’il ne paraît vouloir en inspirer : car il dit, au sujet de quelques faits douteux, qu’il n’entreprend pas d’en démêler la vérité, mais que, rapportant les opinions différentes qu’il trouve dans les historiens, il en laisse le choix au discernement des lecteurs. Ce ne sera donc surtout que d’après la con-

  1. Voyez la section iii de ce chapitre.