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DE THÈBES. SECTION I.

abou ? Tout ce qui l’environne semble en indiquer clairement la destination. Sa situation près d’une grande ville, capitale d’un royaume florissant, où toutes les sculptures des monumens rappellent des expéditions militaires, des célébrations de fêtes solennelles, ne semble-t-elle pas indiquer une espèce de camp fortifié, un emplacement destiné à rassembler des armées nombreuses, une sorte de cirque, un lieu de réunion pour la célébration des fêtes publiques ? C’était un hippodrome, un vaste champ de Mars, où les troupes étaient exercées au maniement des armes, aux courses à pied, aux courses de chevaux et de chars, et en général à toutes les évolutions militaires. C’était de là que les troupes égyptiennes partaient pour voler, sous des Osymandyas et des Sésostris, à des conquêtes assurées. C’était là qu’un peuple nombreux honorait par des récompenses et des applaudissemens le courage et l’adresse. C’était là enfin qu’il apprenait à se bien conduire et à rapporter tout à la plus grande gloire de la religion et de la patrie.

Un passage assez curieux d’Hérodote peut justifier l’opinion que nous venons d’avancer, bien qu’il n’ait pas trait directement à la ville de Thèbes ni à l’enceinte dont il est question. Cet historien rapporte[1] que les Égyptiens avaient un grand éloignement pour les coutumes des Grecs, mais que cependant à Chemmis (aujourd’hui Akhmum), ville considérable de la haute Égypte, on célébrait, en l’honneur de Persée et à la mémoire des Grecs, des jeux gymniques, qui de tous les jeux sont les plus excellens. Ce passage donne bien

  1. Voyez la citation no xiii.