Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

arrive au Nil, la crue effective se manifestera toujours la même, toutes choses égales d’ailleurs. Il n’y a point de doute que le nombre de coudées n’indique une crue effective, et non pas la hauteur des eaux, à partir du fond du lit du fleuve ; hauteur que des circonstances particulières rendaient trop variable pour qu’elle pût servir de point fixe de départ et de terme de comparaison. Ainsi, de cette constance dans les crues effectives du fleuve, on ne peut point absolument conclure que le sol de la vallée de l’Égypte n’a éprouvé aucun changement. Il n’est pas inutile de faire observer que les coudées dont parlent les auteurs que nous venons de citer ont été marquées aux nilomètres de Memphis et du Kaire, nilomètres comparables[1] entre eux à cause de la petite distance qui les sépare.

L’exhaussement de la plaine de Thèbes étant bien constaté, pour donner le moyen d’apprécier dans les siècles à venir la quantité dont le sol se sera élevé, nous avons comparé le niveau moyen de cette plaine à des points remarquables et durables des monumens. Nous avons choisi, sur la rive droite du fleuve, le bas de la fenêtre la plus méridionale[2] faisant partie de la seconde rangée d’ouvertures pratiquées dans le premier pylône du palais de Karnak à l’ouest. Cette fenêtre, du côté de

    de laquelle oscille sans cesse le vrai rapport d’exhaussement, que l’on ne pourra probablement jamais apprécier, tant il y a de causes différentes qui contribuent à sa détermination pour un lieu donné.

  1. On sait que la crue effective des eaux du Nil n’est point la même dans toute l’étendue de l’Égypte. Elle est bien plus considérable à Éléphantine qu’au meqyâs de l’île de Roudah, et les eaux s’élèvent de moins en moins à mesure que le fleuve s’approche de la mer.
  2. Voyez la pl. 21, fig. 3, A, vol. iii.