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DE THÈBES. INTRODUCTION.

suite de petits monceaux de débris en pierre calcaire, placés à égale distance, et disposés sur deux rangées. C’était une allée de sphinx qui conduisait d’abord à des constructions maintenant ruinées, et, tout près de la montagne, à un édifice qui paraît attester en même temps les efforts et l’impuissance des Égyptiens dans la construction des voûtes.

Enfin, si l’on reprend le chemin tracé sur la limite du désert, on aperçoit à droite les fragmens de deux statues en granit noir, et l’on arrive bientôt à Qournah, dont le palais offre l’exemple d’un portique formé d’un seul rang de colonnes, qui a quelque rapport avec les édifices des Grecs ; il a plutôt l’air de n’avoir point été achevé que de tomber en ruine, et cependant le temps lui a imprimé une couleur de vétusté plus prononcée que celle des monumens que nous venons de parcourir : il est aussi exécuté avec moins de perfection ; il paraît avoir été une habitation royale. L’élévation et l’étendue des salles, la manière dont les jours sont disposés, tout y est différent de ce que l’on voit dans les temples. En avant de cet édifice, sont des monticules de décombres sur lesquels s’élevaient probablement autrefois les maisons particulières. Un bois de palmiers s’étend de l’extrémité des ruines de Qournah jusqu’aux bords du Nil, et termine très-agréablement de ce côté la belle plaine de Thèbes.

À la distance de sept à huit cents mètres[1] de Qournah, toujours en descendant le fleuve, au pied de la montagne, et dans un enfoncement carré, qui a été

  1. Trois cent cinquante à quatre cents toises.