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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

pratique de main d’homme, on trouve un grand nombre d’ouvertures creusées dans le roc. On y voit de doubles et de triples galeries, et des chambres qui servaient de sépultures ; elles sont quelquefois fréquentées par les habitans de Qournah, qui en font un lieu de refuge. C’est là que l’illustre et infatigable général Desaix, poursuivant avec ardeur, jusque dans les parties les plus élevées de l’Égypte, les Mamlouks vaincus et dispersés, fut assailli à coups de pierres par les sauvages habitans de ces sombres demeures. Livré à son amour pour les arts, Desaix s’était distrait un moment de ses nobles et courageux desseins, en allant parcourir les curiosités renfermées dans l’ancienne capitale qu’il venait de conquérir ; il en admirait les édifices somptueux, les vastes portiques et les statues colossales. Que de conquérans avant lui avaient passé sur ce sol classique avec des dispositions bien différentes ! Excités par la haine et par la vengeance, ils n’avaient songé qu’à porter le ravage et la destruction dans tous ces monumens que Desaix eût voulu rendre à leur premier état et à leur antique splendeur.

Nous venons de jeter un coup d’œil rapide sur les belles ruines qui sont du côté de la Libye ; traversons maintenant le Nil, et parcourons la rive droite de ce fleuve, où des merveilles non moins étonnantes nous attendent encore. Dirigeons d’abord notre course vers Louqsor. Quoi de plus riche et de plus varié que la scène qui se présente à nos regards ! Des îles toutes brillantes de végétation et de verdure ; un beau fleuve roulant avec rapidité ses eaux fécondantes, animé par le