Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

pression la plus profonde. Les obélisques offrent à l’œil étonné des hiéroglyphes sculptés avec autant de finesse et de soin que la plus belle pierre gravée. On remarque dans les statues la sévérité et la tranquillité de leur pose. Le pylône est couvert de sculptures représentant des combats sur des chars, des passages de fleuves et des prises de forteresses.

L’intérieur du monument de Louqsor entretient dans l’âme du spectateur le sentiment d’une admiration toujours croissante. En effet, cet intérieur offre à la vue plus de deux cents colonnes de différentes proportions, dont la majeure partie subsiste encore en entier ; les diamètres des plus grosses ont jusqu’à trois mètres et un tiers[1]. Tous ces édifices sont environnés de décombres qui s’élèvent de beaucoup au-dessus du niveau général de la plaine.

Au sud-est de Louqsor, à peu près à une demi-heure de marche et à la hauteur d’el-Bayâdyeh, on voit une grande enceinte qui a beaucoup d’analogie avec le cirque que nous avons observé près de Medynet-abou.

En sortant du village de Louqsor par la rue qui est en face de l’entrée principale du palais, on arrive bientôt à l’extrémité de la butte factice sur laquelle s’élève tout ce quartier de Thèbes ; et si l’on se dirige vers le nord, on se trouve au milieu d’un chemin bien frayé, où, de part et d’autre, existent, à des intervalles assez rapprochés, des débris de piédestaux et des restes de sphinx. Plus on approche de Karnak, plus ces fragmens se multiplient ; et à Karnak même, on trouve des sphinx entiers

  1. Dix pieds.