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DE THÈBES. INTRODUCTION.

à corps de lion et à tête de femme. Ainsi, depuis Louqsor jusqu’à Karnak, c’est-à-dire dans une étendue de deux, mille mètres[1], on suit une avenue qui a dû contenir plus de six cents sphinx. On trouve à droite, et presque tout le long de cette allée, une suite de monticules de décombres qui semblent unir ces lieux remarquables.

Pénétrons maintenant au milieu des ruines qui s’annoncent par une avenue si imposante. Il est difficile d’abord de ne point admirer la richesse du paysage, le contraste de ces chétives chaumières et de ces grands monumens, les effets variés de ces touffes de palmiers qui forment des groupes si pittoresques avec les ruines, la verdure éclatante des arbres en opposition avec le ton brillant de l’architecture. Une multitude de monticules de décombres répandus partout, et de hauteurs différentes, changent pour le spectateur les points de vue, et lui présentent, à chaque pas, des aspects nouveaux, qui ont tous un intérêt particulier.

À l’extrémité septentrionale de l’avenue de sphinx, et sur la droite, sont de grandes enceintes en briques crues, où l’on remarque des restes de portes de temples et de palais, des débris épars de colosses renversés, des statues assises, en granit noir, entassées avec profusion dans un même lieu, de vastes bassins où arrivent encore par infiltration les eaux du Nil lors de l’inondation.

De l’allée de sphinx dirigée sur Louqsor, on passe, en déviant un peu sur la gauche, dans une avenue plus large, formée toute entière de beliers accroupis, élevés sur des piédestaux, et à l’extrémité de laquelle est une

  1. Mille vingt-six toises.