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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

genre dont nous avons déjà parlé. La confusion est telle, que le spectateur, impatient et agité, tourne tout autour de cet immense édifice pour chercher à le comprendre. Il faut se placer à son extrémité nord-ouest, pour mieux reconnaître toutes les parties qui le constituent : c’est aussi le point de vue le plus favorable pour embrasser d’un seul coup d’œil tout l’ensemble des ruines de Karnak.

C’est par l’entrée qui regarde l’ouest, qu’il faut pénétrer dans le palais, pour se rendre compte de la disposition de son plan. Un premier pylône, qui paraît n’avoir jamais été achevé, forme cette entrée : en passant sous la porte, on est vivement frappé de la richesse et de la variété des objets que l’on aperçoit ; on admire surtout ces longues avenues de colonnes, ces enfilades de portes, de pylônes, de salles successives, qui ont toutes le même axe, et dont les dernières sont tellement éloignées, qu’elles se dérobent, pour ainsi dire, à la vue du spectateur. Nous devons toutefois convenir que la première impression que l’on éprouve à l’aspect de l’architecture du palais, ne satisfait pas la vue : le talus des pylônes est exagéré, et choque d’autant plus, qu’il paraît être la cause de leur destruction ; les colonnes, les chapiteaux, présentent, dans leurs décorations, des formes auxquelles l’œil n’est pas habitué ; les hiéroglyphes et les ornemens ne semblent point exécutés avec fermeté : voilà ce que l’on prend pour des défauts, qu’augmente encore la fatigue dont on se sent accablé à la seule pensée de démêler quelque chose dans un ensemble qui parait un véritable chaos. Cependant on revient bientôt de cette