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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

qui ont servi de sépultures aux anciens souverains de l’Égypte ; c’est là qu’étalant une magnificence vraiment royale, ces monarques ont fait concourir tous les arts à l’embellissement de leurs dernières demeures. L’architecture leur a fourni des distributions sages et une exécution soignée ; la sculpture, des sujets naïfs et gracieux ; la peinture, des couleurs pleines de fraîcheur et d’éclat. Si parmi cette foule d’ornemens dont les parois des tombeaux sont couvertes, il en est quelques-uns qui paraissent extraordinaires, ce n’est sans doute que parce qu’on ne peut pénétrer aujourd’hui les motifs de leurs formes bizarres.

On peut regarder ces tombeaux comme le dépôt de toutes les connaissances de l’antique Égypte. On y voit en effet une multitude de tableaux dont les uns ont trait à des scènes domestiques, les autres à la religion, à l’astronomie, et en général aux sciences et aux arts. Les rois reposaient dans ces demeures sombres, au milieu de tout ce qui pouvait les recommander à la postérité. On y avait consigné les services qu’ils avaient rendus à la patrie, les actions d’éclat qui les avaient illustrés à la guerre, les tributs qu’ils avaient levés sur les peuples vaincus, les arts et les sciences qu’ils avaient encouragés et protégés.

Ces tombeaux sont construits sur un même plan ; mais ils offrent presque tous des particularités remarquables. Une porte taillée verticalement dans le rocher sert d’entrée à une longue galerie ou couloir qui se dirige vers l’intérieur de la montagne, suivant un plan incliné à l’horizon, et qui constitue, à proprement parler, tout