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DE THÈBES. INTRODUCTION.

toire. Ces édifices mêmes, objets de son étonnement, il se les représente à l’époque de leur construction première, remplis d’une multitude nombreuse, occupée à soulever ces énormes pierres qui forment les architraves et les plafonds. Il cherche à deviner par quel art merveilleux, et maintenant oublié, ces obélisques si élevés et ces statues si colossales ont été amenés de la carrière et placés sur leurs bases.

Lorsqu’on a pu saisir toute la distribution du plan du palais de Karnak, on se lasse point d’en admirer la régularité ; on remarque surtout la belle ordonnance et la symétrie de toutes les parties de ce vaste édifice.

Au nord du palais, on voit encore une porte triomphale, encore des avenues de sphinx, encore des débris d’obélisques. Aucun endroit de Thèbes ne réunit plus de fragmens de granit. Il semble qu’ici la barbarie ne se soit pas lassée de détruire ; rien n’est entier : on ne voit plus que les fondations d’édifices qui dûrent être considérables.

Après avoir montré les habitations des anciens rois de Thèbes, il nous reste à jeter un coup d’œil sur les hypogées qui furent leurs dernières demeures. C’est derrière le palais de Qournah, que s’ouvre la vallée qui conduit aux tombeaux des rois. Elle est formée par deux chaînes de montagnes qui sont à pic dans presque toute leur étendue. Elle se dirige d’abord entre le septentrion et le couchant ; puis elle tourne de plus en plus vers l’occident, et prend successivement toutes les directions, jusqu’à ce qu’enfin elle occupe une position intermédiaire entre le sud et l’ouest. C’est là que l’on voit les hypogées