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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

vives couleurs. Le linteau et les montans de la porte sont décorés de sculptures peintes, consistant en tableaux composés de deux figures. Ils représentent des offrandes faites par des prêtres à des divinites égyptiennes, et encadrées par des légendes hiéroglyphiques. Le plan de la porte du pylône ressemble à celui de toutes les portes égyptiennes ; il est divisé en trois parties. Les paremens sont lisses et dépourvus d’hiéroglyphes ; c’est dans la partie intermédiaire que jouaient les battans de la porte qui fermait l’entrée. Le pylône à l’extérieur et sur les côtés est entièrement achevé ; mais il n’en est pas ainsi du parement opposé, qui n’existe que sur la largeur des montans de la porte et sur une portion peu considérable de l’épaisseur des murs en retour du pylône. Cette circonstance nous a mis à portée de constater que cet édifice a été bâti avec des débris d’autres monumens égyptiens. On y voit en effet quelques pierres chargées d’hiéroglyphes, qu’on a eu l’attention de poser un peu en saillie, et dont tous les contours sont fouillés dans l’intention d’indiquer à l’ouvrier ce qu’il devait enlever pour former un parement nouveau, destiné probablement à recevoir d’autres emblèmes hiéroglyphiques. L’enfoncement formé par les murs en retour et par la porte du pylône, loin d’offrir des surfaces bien exécutées, ne présente, au contraire, que des pierres alternativement en retraite et en saillie les unes sur les autres, et taillées sans art ; ce qui doit faire présumer que le pylône ne devait pas rester en cet état. L’analogie porte à croire que, si l’édifice eût été achevé, l’enfoncement dont nous venons de parler, aurait été rempli par des