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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

il était orné, les captifs représentés dans une position humiliante, tout annonce l’habitation fortifiée d’un conquérant enflé de ses succès. On verra bientôt que les sculptures du grand palais de Medynet-abou sont toutes relatives aux actions guerrières de Sésostris. Ne pourrait-on pas présumer que ce pavillon, qui d’ailleurs a une liaison intime avec le palais, a été l’habitation particulière de ce grand conquérant ? Sésostris, qui, au rapport des historiens[1], faisait atteler à son char les rois qu’il avait vaincus, peut bien avoir eu la pensée de faire représenter des captifs accablés sous le poids de l’architecture.

Nous terminerons ce paragraphe par une dernière remarque ; c’est que les habitations fortifiées du genre de celles que nous venons de décrire, semblent déceler l’origine des pylônes ; elles ont dû précéder en effet la construction des édifices sacrés : ainsi les Égyptiens auraient adopté et en quelque sorte consacré dans leurs monumens des formes d’édifices qui devaient leur rappeler la vie guerrière qu’ils avaient d’abord menée.

§. V. Du palais de Medynet-abou.

Article I.
De l’intérieur du palais, et des sculptures qu’on y remarque.

Dans la direction du pavillon, et à quatre-vingt-trois

  1. Diod. Sic. Biblioth. hist. lib. I, pag. 68, ed. 1746.