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DE THÈBES. SECTION I.

premier désir, à nous autres Européens, serait de la supprimer, pour rétablir la circulation dans toutes les parties de ce bel édifice. Elle est tout-à-fait contraire à nos usages, et à la destination que nous donnons aux péristyles semblables élevés dans nos climats. Nous avons eu tant de fois occasion d’observer que les Égyptiens n’ont rien fait qui ne satisfît à la loi des convenances, que nous chercherons le motif de cette sorte de barrière dans leurs usages et dans leurs habitudes. En effet, ce grand et beau péristyle était peut-être le lieu où se traitaient les grandes affaires de l’État, où le souverain admettait à son audience les ambassadeurs des nations étrangères, et recevait les tributs des peuples vaincus ; mais il n’était point permis de pénétrer plus avant dans cet asile de la majesté des rois. Tous les édifices qui suivaient le péristyle, étaient peut-être voués au mystère, et devaient être dérobés avec soin aux regards des étrangers. Telles sont, sans doute, les raisons qui peuvent justifier la présence d’une barrière qui nous paraît si choquante au premier abord.

Pénétrons maintenant par la porte sous la galerie du fond, et jetons un coup d’œil sur ce qu’elle peut nous offrir de remarquable. Sous le rapport des sculptures, elle ne présente rien que l’on ne retrouve partout ailleurs. Le mur de fond est couvert de tableaux représentant des sacrifices à des divinités. Toute la différence consiste dans la grandeur colossale des figures. À un peu moins de quatre mètres de distance de l’angle de l’ouest de cette galerie, se trouve une ouverture qui a été pratiquée avec violence dans le mur du fond : elle conduit à des