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Page:Description de la Grèce de Pausanias, tome 5, 1821.djvu/88

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à cette époque, ayant tenté de prendre Céresse et désespérant d'y réussir, allèrent à Delphes consulter l'oracle dont ils reçurent la réponse suivante :

J'ai sous ma protection Leuctres l'ombragée et les champs Alésiens ; je veille aussi sur les deux filles infortunées de Scédasus, vers le tombeau desquelles se livrera un combat qui fera verser beaucoup .de larmes, et nul n'en aura connaissance qu'au moment fatal où les Doriens perdront la fleur de leur jeunesse, lorsque ce jour fatal sera arrivé, on pourra prendre Céresse, mais autrement elle est imprenable.

A l'époque dont nous parlons, Épaminondas ayant fait prisonniers les Thespiens qui s'étainet réfugiés à Céresse, se mit aussitôt en marche pour le Péloponnèse d'après les invitations pressantes des Arcadiens; reçut en passant au nombre de ses alliés les Argiens qui s'offrirent volontairement ; il rétablit ensuite dans leur ancienne ville les Mantinéens qu'Agésipolis avait dispersés dans les bourgs ; et ayant engagé les Arcadiens à détruire toutes celles de leurs petites villes qui étaient trop faibles pour se défendre il leur fonda une ville qui pût leur servir de patrie commune, et qu'on nomme encore maintenant Mégalopolis (la grande ville).

Dans ces entrefaites, le temps durant lequel il devait être Béotarque, était expiré, et les lois prononçaient la peine de mort contre celui qui en continuait les fonctions ; mais Épaminondas croyant que les circonstances étaient plus impérieuses que la loi, conserva soni autorité de Béotarque, et étant venu avec son armée jusqu'à Sparte, il vit qu'Agésilas n'osait pas sortir