Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/14

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un premier échantillon propre à réhabiliter dans l’opinion des savans ces géographes chinois tant calomniés, qu’on n’a jusqu’à présent taxés d’une ignorance grossière que parce qu’on les a jugés sans les avoir lus, ou du moins sans les avoir bien compris.

Parmi les ouvrages dont les écrits de ces géographes ont fourni la matière, celui qui, sans contredit, contient les renseignemens les plus précieux, est l’Introduction à la connoissance des peuples qui ont été soumis à l’Empire de la Chine, par le P. Amiot[1]. Mais entre mille exemples qu’on en pourroit rapporter, le sujet même dont nous allons nous occuper prouve avec quelle réserve on doit faire usage de matériaux que le traducteur a souvent défigurés. En confondant, sans distinction de dates, tout ce que les Chinois lui fournissoient sur Camboge, le P. Amiot s’est souvent trompé sur les points principaux ; et, quoique l’on ne puisse guère douter qu’il n’ait eu sous les yeux la relation même et les autres morceaux qu’on va lire, les dix pages de l’extrait qu’il en a fait[2] offrent un assez grand nombre de fautes graves. Je me bornerai à citer celle qui l’a empêché de reconnoître Camboge, dans le nom de

  1. Mémoires des missionnaires de Péking, Tom. XIV.
  2. Ouvrage cité, p. 111-121.