Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/15

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Tchin-la, que lui donnent les Chinois ; faute qui consiste à avoir cru que, pour aller de la Chine à Tchin-la, il falloit passer par Siam, et diriger ensuite sa route droit au midi pendant dix jours, tandis que les auteurs qu’il avoit sous les yeux disent précisément le contraire. Un malentendu pareil est bien propre à dérouter le lecteur, au milieu de régions qui lui sont inconnues, et j’admire la sagacité de M. Marsden, qui, malgré l’erreur d’Amiot, n’a pas laissé de reconnoître Camboge dans le Tchin-la des Chinois[1]. Ce que ce dernier auteur ajoute, par rapport au Ciampa de Marc-Pol, demanderoit bien aussi quelque discussion ; mais j’éviterai d’y entrer, pour ne pas m’écarter du seul objet en vue en ce moment.

Pour le remplir plus complétement, j’ai fait précéder la relation de l’officier chinois, par un recueil de détails historiques et géographiques, pris dans l’histoire des différentes dynasties. Les répétitions qu’on pourra remarquer dans cette espèce de notice chronologique, ne prouvent pas que les auteurs se soient copiés les uns des autres, mais seulement que les premiers observateurs étoient exacts, puisque ceux qui les ont suivis n’ont eu qu’à confirmer leurs observations. Dans un ouvrage de longue haleine, on devroit sup-

  1. Travels of Marco-Polo, p. 586.