Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/31

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villes qu’on y trouve, les villes fortifiées, les mœurs des habitans ressemblent à celles de Tchan-tchhing. Le pays a 7000 li d’étendue. Il y a une tour de cuivre avec vingt-quatre tourelles pareillement en cuivre, et huit figures d’éléphant de même métal, placées comme pour garder les tours, et pesant chacune quatre milliers de livres.

Il y a dans ce royaume des éléphans de guerre au nombre de deux cent mille avec une multitude de chevaux, mais qui sont petits. La sixième année tching-ho, à la douzième lune, une ambassade vint de ce pays offrir ses respects à l’empereur. Le premier ambassadeur ayant le rang de ministre et général du titre de la respectueuse conversion, se nommoit Kieou-ma-seng-ka ; le second ambassadeur, ayant le même rang avec le titre de la pacifique conversion, se nommoit Ma-kiun-ming-ki-sse. Il y avoit avec eux quatorze autres personnes qui vinrent apporter le tribut. On leur donna, pour récompense, des robes de cour. Suivant ce que Seng-ka dit à l’empereur, le royaume d’où venoient les ambassadeurs, quoique éloigné de 10,000 li, avoit les regards fixés sur les heureux changemens qui s’opéroient dans le sort des peuples, par les saintes institutions de l’empire. Les bienfaits que les ambassadeurs avoient reçus les attachoient plus étroitement encore par les liens de la reconnaissance ; mais ils souhaitaient ardemment ob-