Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/49

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lune, j’abordai à la côte de la Cochinchine. Je fus arrêté par les vents contraires, de sorte que je n’arrivai que la septième lune au terme de mon voyage. Dans les années taï-té, ting-yeou du cycle (1297), je me rembarquai ; et, le 12 de la huitième lune, j’atteignis le rivage de Sse-ming, et je débarquai. Quoique je n’aie pu acquérir une connoissance complète des mœurs, des productions et des affaires du pays que j’ai visités, le sommaire de mes observations sur tous ces points paroîtra peut-être mériter quelque attention.

De la ville capitale.


La ville capitale peut avoir 20 li de tour : elle a cinq portes, chacune double. Celle qui est tournée vers l’orient a deux ouvertures ; les autres n’en ont qu’une. Au-delà des portes est un grand fossé, et, au-delà du fossé, des boulevards de communication avec de grands ponts. De chaque côté du pont, il y a cinquante quatre statues de pierre représentant des divinités : elles sont très-grandes, et ressemblent à des statues de généraux, et ont la physionomie menaçante. Les cinq portes sont pareilles. Les piles des ponts sont toutes en pierre, et les arches sont figurées en forme de serpent. Chaque serpent a neuf têtes. Les cinquante-quatre statues tiennent toutes un serpent à la main, et l’on défend aux passans d’en approcher.