Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/50

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Au-dessus des portes de la ville, il y a de grandes têtes de Bouddha en pierre, à cinq faces tournées vers l’occident ; celle du milieu a une coiffure ornée d’or. Des deux côtés de la porte sont des figures d’éléphant, sculptées sur la pierre. Toutes les villes sont entourées de murs en pierre, et ont environ deux tchang ; les pierres sont très-grandes, bien liées et très-solides ; il n’y croît pas de mauvaises herbes ; il n’y a point de parapets. Au-dessus des murs, on a planté en certains endroits de grands arbres nommés kouang-lang, disposés régulièrement. D’espace en espace, il y a des constructions creuses ou bastions qui font saillie en dedans, comme une digue, et qui ont plus de dix tchang d’épaisseur. À chaque bastion, il y a une grande porte qui s’ouvre le jour et se ferme la nuit ; l’inspecteur de ces portes a soin de ne pas laisser entrer les chiens[1]. Les villes sont exactement carrées, et à chaque angle est une tour en pierre ; on ne laisse point non plus entrer les hommes qui, en punition de quelque crime, ont eu les doigts des pieds coupés.

Dans un endroit du royaume, il y a une tour en or, entourée de vingt autres tours de pierre, et de plus de cent maisons également en pierre,

  1. Kheou, littéralement, chiens. Voyez plus bas le chapitre qui traite des esclaves.