Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/56

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ronne, il roule un morceau de toile de coton avec des fleurs odoriférantes, comme le jasmin des Indes, autour du nœud que forment ses cheveux, et, au-dessus du front, il place une grosse perle qui pèse plus de trois livres[1] ; il a, aux mains, aux pieds et à chaque doigt, des anneaux et des bracelets d’or, avec des opales ; il a les pieds nus, et la plante de ses pieds, ainsi que la paume de ses mains, est teinte en rouge avec le suc de feuilles de cette couleur ; quand il sort, il tient à la main une épée d’or. Parmi les gens du peuple il n’y a que les femmes qui puissent teindre leurs pieds et leurs mains ; les hommes n’oseroient le faire. Les grands et les parens du roi ont le droit de se vêtir d’étoffes fines et brodées ; mais il n’y a que les femmes du palais qui puissent porter des étoffes de cette espèce à deux chefs ; les femmes du peuple en portent aussi. Tout nouvellement un Chinois s’est mis aussi à en porter, et on n’a pas osé lui en faire un crime, les an-ting[2] et les pa-cha l’ayant justifié sur l’ignorance où il étoit des usages du pays.

  1. Dans cette phrase, le mot kin, livre, semble corrompu. Comme il s’agit de pays étrangers, on n’a pas de moyen de rectifier cette faute, et l’on suit textuellement l’original. Note de l’éditeur chinois.
  2. Voyez le chapitre suivant.