Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/86

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taine espèce d’arbre ; il a la forme du lichen qui naît sur le mûrier ; il est aussi très-difficile à avoir.

L’huile de palmier est faite avec le fruit d’un grand arbre, lequel ressemble à un coco, mais est arrondi ; il y a dedans plusieurs dizaines de graines ; on en trouve aussi entre les poivriers, où l’herbe qui les produit s’enroule autour de leur tronc, et naît en touffes comme des herbes communes ; celle qui est de couleur bleuâtre a la saveur la plus forte.


    l’empereur Kang-hi. (Mém. chin., tom. 4,. p. 478.) L’ouvrage même que nous traduisons est cité par Khang-hi à propos de la cochenille apportée d’Amérique par les Européens. Voici le passage entier dans lequel on trouve des détails qui manquent dans notre original : « Il est dit, dans le Fong-tou-ki du royaume de Tchin-la, que l’insecte tsée-pien vient et croît sur un arbre qui s’élève à la hauteur de dix pieds, dont les branches sont fort déliées, les rameaux très-multipliés, et les feuilles un peu approchantes de celles du mûrier. Les gens du pays le ramassent précieusement, et s’en servent pour teindre leurs étoffes de soie. Il est très-difficile d’en avoir. » Et plus haut : « Je trouve dans le kia-tching-chée que le tsée-y se tiroit du royaume de Tchin-la, et se nommoit te-kin ; il fait dire à un homme du pays : de petits insectes montant de la terre sur des arbres, s’y logent, s’y multiplient : c’est avec ces insectes qu’on fait le te-kin. » L’empereur conclut en disant : « Tous ces détails sont faciles à rapprocher de ce qu’on dit de la ko-tcha-ni-la (cochenille) qui donne un rouge si supérieur au nôtre. Il me paroît hors de doute que le tsée-y dont se servoient les peintres, il y a tant de siècles, étoit une espèce de ko-tcha-ni-la. »