Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/94

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pas encore préparer le levain ; car, pour l’hydromel et le vin de feuilles d’arbres qu’ils font, ils n’emploient qu’une préparation vineuse qui ressemble au vin blanc de Khing-kian.

Des vers à soie.


Les gens de ce pays ne s’appliquent pas au soin des vers à soie ni à la culture des mûriers. Les femmes ne savent non plus ni coudre ni faire des habits ; à peine savent-elles tisser la toile de coton ; elles ne savent faire aucun des ouvrages de leur sexe, pas même filer ; elles fabriquent leur fil avec leurs mains ; car elles n’ont ni métier ni navette ; elles attachent, d’un bout, la toile à leurs reins, et elles l’accrochent de l’autre bout ; au lieu de navettes, elles se servent d’un tube de bambou. Il n’y a pas long-temps que des Siamois, étant venus s’établir dans ce pays, ont voulu s’occuper de nourrir des vers à soie et de planter des mûriers ; ils ont fait venir de Siam la race des uns et des autres. Ils n’ont pas non plus de chanvre ni de tchu ; ils n’ont que du lo-ma. Quand les Siamois veulent de la soie, ils la tissent eux-mêmes, et en font des habits de couleur noire. Les Siamoises qui ont à faire des ouvrages de couture ou des habits, emploient des gens du pays qu’elles louent pour fabriquer de la toile et raccommoder leurs habits.